P. Jeanneret: La Gardoche: 37 ans de garderie communautaire

Titel
La Gardoche: 37 ans de garderie communautaire.


Autor(en)
Jeanneret, Pierre
Erschienen
Yverdon 2014: Selbstverlag
Anzahl Seiten
11 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Fabrice Bertrand

L’historien Pierre Jeanneret est l’auteur d’un bref ouvrage sur La Gardoche, garderie lausannoise autogérée selon un modèle communautaire à son origine. Jeanneret commence son récit par une mise en contexte bienvenue. Il décrit ainsi l’expansion de ces entités pour la prime enfance du XIXe siècle à nos jours.

Dès octobre 1975, les réunions commencent afin de mettre sur pied une garderie indépendante avec une pédagogie laissant une large liberté à l’enfant. Certains participants habiteront la communauté de Val-Vert fondée peu après. En mars 1977, le Service de la protection de la jeunesse (SPJ) autorise un fonctionnement à titre d’essai comme halte-garderie durant trois après-midi par semaine. Ainsi, les parents peuvent laisser leurs enfants uniquement quelques heures par jour à l’occasion. Les possibilités d’accueil s’accroissent avec l’engagement d’une éducatrice diplômée à la fin de l’année. À partir de 1980, La Gardoche a l’autorisation d’ouvrir à plein temps. Cette structure se veut participative: les décisions se prennent en commun et les parents peuvent y prendre part.

Au départ, les fondateurs de La Gardoche s’opposent au modèle des garderies municipales. Leur fonctionnement autoritaire tant vis-à-vis du personnel que des enfants est, notamment, contesté. Toutefois, l’association se voit contrainte de faire des demandes de subsides auprès de l’administration communale. Après plusieurs échecs et des tensions, elle en obtient dès 1980. À partir de là, les relations s’apaisent. En 1983, une garantie de déficit est accordée et, dès 1986, La Gardoche bénéficie d’un système de subventionnement identique à celui des autres garderies lausannoises. Notons également que, depuis 1992, la même convention collective de travail unit les employés des garderies privées ou municipales.

À la fin des années 1990, La Gardoche entre dans une zone de turbulence décrite avec précaution par l’historien. Les conflits internes s’exacerbent. On a l’impression d’assister à une crise de croissance, voire à un changement de paradigme. La conception originelle ne semble plus en phase avec l’évolution atteinte. La nécessaire professionnalisation amène des tensions entre salariés et bénévoles alors que l’engagement de ces derniers paraît moins prépondérant. Le modèle associatif à bout de souffle cède la place: La Gardoche devient un Centre de vie enfantine après sa municipalisation.

Jeanneret aborde par le biais de cet opuscule un domaine de l’histoire méritant de plus amples investigations: celui de la petite enfance. Il a ainsi élaboré un travail relativement novateur et intéressant par les pistes explorées. À n’en pas douter, au sein de cette modeste monographie, se dégagent des tendances majeures, reflets de l’évolution sociale.

Zitierweise:
Fabrice Bertrand: Pierre Jeanneret, La Gardoche: 37 ans de garderie communautaire, [S.l.] : [s.n.], [2014] (Yverdon: Cornaz). Zuerst erschienen in: Revue historique vaudoise, tome 123, 2015, p. 285.

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Beiträger
Zuerst veröffentlicht in

Revue historique vaudoise, tome 123, 2015, p. 285.

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